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soyons sérieux, parlons du péteux!
25 février 2015

Confidences de regret

Bien cher journal

Je me réveille dans la vie, la cinquantaine arrivant, et malgré mon handicap physique, je regrette de ne pas m'être rendue technitienne infirmière diplomée. 

27 ans plus  tard, je regrette. Avant, je n'avais jamais regretté d'avoir échoué volontairement à ma dernière session d'étude.

Je t'explique ma démarche, bien cher journal

Très jeune, j'ai eu à faire face à une dynamique familiale particulière. J'avais un grand frère déficient intellectuel. Je me souviens d'avoir eu une poupée avec un oeil arraché, la face poquée, les cheveux rêches. J'aimais cette poupée, même si, habituellement, j'aime la beauté. Mais cette poupée-là avait un charme spécifique, elle me calmait.  C'est fou, hein? Je sais!  Toujours est-il que je me souviens d'avoir environ 7-8 ans, je vais voir ma mère lui disant que puisqu'elle est handicapée «on doit l'aimer plus, hein maman?» Et maman bien occupée me répondait un vague «oui oui».

Très jeune, j'ai senti que je devais m'occuper de mon grand frère. Je ne veux pas faire la victime, j'en parle tout simplement, pour remettre de l'ordre dans ma tête.  

Très jeune, j'écoutais une émission «Médecin d'aujourd'hui». J'étais en amour avec Dr Gannon! En amour... Quand on dit en amour! Je rêvais d'être son infirmière.  Pour toutes ces raisons, je voulais devenir infirmière. Ce ne sont pas de bonnes raison, je sais, mais quand on veut mettre de l'ordre dans sa tête, on doit mettre à nu tout ce qui nous monte en tête, on se doit bien ça!

Alors, je grandis et pense que je ne pourrai jamais atteindre mon rêve de devenir infirmière. Je prends une année sabatique. Je m'inscris dans le monde inatteignable de la techniques infirmières. Je suis reçue.

Je me souviens d'avoir pleuré longtemps, n'y croyant pas. Et pourtant, j'étudie dans cette grande ville où je me sens trop inadaptée, je dois comprendre comment on vit parmi ces immeubles trop rapprochés. Moi qui vient d'une toute petite municpalité, je me sens seule. Mais je réussis. Je traverse tant bien que mal à faire mes stages, mes études et je me sens si privilégiée d'avoir été acceptée comme étudiante infirmière... Je fais mes 3 années. Mais, dès la première année, je ne me sens pas à ma place, je me sens malheureuse. Pourquoi au juste? Je n'arrive pas à saisir le pourquoi.  Je me dis que lorsque je serai infirmière, je travaillerai en psychiatrie ou auprès des mourants. À cette époque, il y a 30 ans, les soins palliatifs débutent. 

Pendant mon stage en chirurgie, je capote bin raide! J'adore!  Mais pour avoir un poste dans ce domaine, je dois travailler 15 ans sur les étages pour pouvoir avoir assez d'ancienneté pour postuler. Je n'aurai pas la capacité d'attendre aussi longtemps.  Je décide alors, de me saboter. D'échouer volontairement afin de ne pas avoir mon diplome d'infirmière. Oui, j'ai étudié très fort, longtemps pour en arriver à cet échec. Je me souviens, c'était mon travail de session en psychiatrie. Je l'avais fait, je l'ai retenu chez moi. Je me souviens d'avoir eu un prof super gentille (qui avait travaillé comme infirmière pour mon oncle médecin) qui m'avait donné tout l'été pour faire mon travail. J'avais jusqu'au 2 septembre pour remettre mon travail de session.  Je ne l'ai jamais remis. Je n'ai donc pas eu mon diplome ni passé mon examen à l'ordre. Pour moi, c'était clair: je devais ne pas avoir la capacité d'être infirmière parce que je sentais qu'il y aurait des tentatives de mes proches pour que je travaille comme infirmière. J'ai même eu un commentaire d'un homme qui m'a dit: «Si tu étais ma fille, je te donnerais une tape sur les fesses!»

Avec le temps, je n'ai jamais regretté d'avoir fait toutes ces études, mais encore moins regretté de ne pas avoir été infirmière. Je sais que je n'aurais pas été capable. J'ai payé mes études pendant plusieurs années. Mais je me suis juré que je serais là pour mes proches. Et à date, promesse tenue! 

Comment se fait-il que je me sente inapte dans ma vie? J'ai toujours cette sensation d'être inapte.  D'être incapable. De me penser capable et de me faire découvrir comme un faussaire. 

Aujourd'hui, je sais que j'aurais une place, ma place dans ce monde dans un domaine autre qu'en hopital.

Tout ce long chemin pour voir ma route.

Sabotage? Peut-être!

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  • Je veux une aide médicale légale pour mourir sans douleur quand j'en ressentirai le besoin. Avant de partir, je veux parler de trucs qui sont tabous, pour savoir si je suis seule dans mon univers. Bienvenue dans ma tête! Affectueusement Matante Bizzz
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