La nostalgie du pain blanc
Bien cher journal
Hier, pour diner, je faisais des sandwichs aux oeufs... Et un souvenir m'a monté en tête: celui de ma mère qui nous faisait des pique-niques. Tendre maman avec son odeur de Rich Moisture d'Avon, elle qui souriait en faisant nos sandwichs avec du pain blanc, du beurre et des oeufs écrasés avec mayonaise commerciale. Et elle nous remplissait des demiards (nous étions laitiers: on remplissait des pintes, des chopines et des demiards qu'on refermait avec des capuchons en papier) de lait chocolaté et refermait le tout avec un capuchon de carton plastifié. La poudre s'en allait dans le fond du demiard... pas grave, on rebrassera! Nous, on allait manger dehors sous les arbres, juste à côté de la maison.
Je pense que c'est à partir de ce moment que j'ai appris qu'on pouvait imaginer le décor qu'on voulait. Pour moi, c'était comme si je portais une grande robe de princesse à la Sissi, il y avait des montagnes, des fleurs....
J'adorais quand maman nous faisait des pique-niques.
Le pain blanc...
Tous les souvenirs qui y sont reliés. À cette époque, le pain blanc n'était pas un poison vif. À l'époque, le pain blanc était savoureux.
Ça me fait penser aux montagnes de sandwichs au banane que mon frère se faisait. À peu près 10 tranches de pain blanc, beurré, tranches super mince de banane et sucre blanc.
Je me souviens des miettons: pain blanc déchiré, fraises tranchées, lait et sucre.
Je me souviens des toasts dorées avec du sirop d'érable.
Je me souviens des sandwichs au tomates. Sel, poivre et beurre. Accompagné de chips au vinaigre.
La nostalgie est un bonheur. La nostalgie heureuse, comme dirait Amélie Nothomb.
Maintenant, le pain blanc est un poison. Le pain de blé est rempli de gluten. On veut manger santé. En gros, c'est bien, mais mon coeur balance entre les idéaux et les sensations heureuses.
Comment ferons nos jeunes pour avoir la nostalgie heureuse?
XXX Matante Bizzz