Arrête! tu vas te rendre malade
Chers neveux et nièces
J'aimerais tant vous dire que la colère est néfaste pour votre santé mais je n'y arrive pas. Ce que je constate, c'est que ce sont plutôt les gens qui ont peur d'acceuillir la colère des autres. Ils sont tellement mort de trouille que ce sont eux qui rendent malade par leur lâcheté. Ils sont si peureux qu'il préfèrent laisser croire aux autres (et même le dire cruement ) que la colère va rendre malade celui qui la vit.
Je m'explique. Ce qui me rend dingue, c'est de subir des trucs sans avoir personne à qui en parler. Je veux dire... je peux parler de n'importe quoi mais il faut que ça reste de la rigolade, du roger-bon-temps, du gentil pas menaçant... Mais aussitôt que je parle avec colère (légitime soit dit en passant), là, ça change la donne. Surtout si les gens à qui je parle connaissent la personne qui est l'initiateur de ma colère.
Je dirais que c'est le drame complet de ma vie. Personne, personne, personne pour entendre ma colère.
Je n'en peux plus de cette lâcheté. Parce qu'il faut bien le dire: il n'y a que les lâche pour avoir cette manière d'agir. Que les lâches pour être incapable d'échanger et de comprendre la colère des autres. Encore mieux: il n'y a que les lâches qui font comprendre à celui qui éprouve de la colère que ce sera lui qui se rendra malade si il persévère dans cette colère.
Mais ce que ces gens n'ont pas compris, c'est que leur comportement augmente la colère des autres.
Comment?
Parce qu'au lieu de comprendre, ils passent le message que tout doit être vivable sinon le problème vient de celui qui vit de la colère (même légitime).
Tout ça pour dire ceci: à chaque fois que je parle du propriétaire du chien qui m'a fait perdre ma capacité physique ou, plus récemment, si je parle de l'osétopathe qui m'a fait mal en me tirant le bras et en en rajoutant en me disant que ce n'était pas ses massages qui étaient fautifs mais bel et bien moi qui l'étais puisque je n'allais pas dans mon «émotion» donc j'aurai mal à mon côté gauche toute ma vie à cause de moi, je deviens en colère.
Autrement dit, ce que je détecte dans les yeux des autres lorsque je parle de mon ostéopathe, c'est la sensation d'être coincée entre moi et l'ostéopathe. Surtout que mon monde est petit et que cette ostéopathe fait presque parti de la famille élargie donc elle est connue des gens avec qui j'échange.
Et je pense que le fait de se sentir coincé rend les gens incapable d'échanger adéquatement. Alors je me retrouve seule.
De toute façon, je suis perdante.
Perdante parce que moi, avec mon caractère de tête de cochon, je ne serai jamais capable de sembler aussi raisonnable que cette ostéopathe qui a l'air d'un ange.
C'est vrai, elle a l'air d'un ange... Le genre de femme qui parle avec un ton doux en tout temps. Le genre de femme qui a une vie extra-ordinaire.
Et moi avec mon caractère...
Ceux qui compterais dans mon coeur en prennant position et en me donnant raison sont ceux qui sont le plus incapable d'accepter ma colère. Et c'est là que ma colère augmente parce que ça me frustre de ne pas me sentir comprise et pire encore, ça me refrustre de me faire dire de changer de sujet ou de demander de l'aide psychologique parce que je suis en colère.
Pourtant, tout ce que je demande, c'est de savoir si on trouve ma colère justifiée.
Ça m'apaise, moi, de savoir que la colère que j'éprouve est juste. Mais ça, c'est impossoble pour moi de recevoir ce cadeau.
Si vous saviez à quel point vous creusez ma tombe... vous la creusez parce que vous me laissez là, seule, et vous me faites croire que je suis fautive d'être comme je suis.