Née pour être looser

Bien cher journal

Je ne m'adapte pas à notre société. Je n'ai pas le même langage que les autres semblent avoir. Que se passe-t-il, que doit-on faire pour se sentir gagnant? Moi, je me sens looser au max. J'ai beau penser positif, visualiser le meilleur, me dire que  ira mieux, ma vie s'écoule et je suis dans le club des perpétuels loosers. 

Hier, j'ai reçu un téléphone de la personne qui s'occupe des ostéopathes. J'ai fait une plainte à l'association parce que j'estimais avoir été traitée durement avec une ostéoptahe. Mais il a suffit qu'elle dise que c'était ma perception de voir ce qui s'est passé pour que je sois la chicannière dans ce conflit-là. Il semblerait que l'ostéopathe en question ait dit que j'étais émotive... J'ai eu beau dire que je me suis mise à pleurer quand elle m'a fait mal, que je me sentais mal et que j'étais tellement mal en point que je pensais devoir prendre l'ambulance parce que je n'arrivais plus à me relever...

Et c'est là où l'ostéopathe en question m'a dit qu'il était normal que je ne puisse me lever car je n'ai pas essayé (comme si je n'avais pas l'expérience de savoir quand je pourrais me lever ou non...).  

Et c'est là où l'ostéopathe m'a dit que (et je cite): «Même mes plus beaux massages ne te feraient rien si toi tu ne vas  pas dans tes émotions... Tu comprends ce que je te dis? Tu comprends???»

Et moi, j'ai répondu que c'était «elle» qui croyait à ses choses-là, pas moi!

J'ai bien senti cette ostéopathe devenir glaciale envers moi. Elle semblait en furie et sa voix, sa dynamique étaient le reflet de sa colère envers moi. ... Mais c'est moi qui était émotive!

Il semblerait qu'elle ait dit que nous n'avions pas d'atomes crochus...

Comment a-t-elle pu être si moche envers moi? Je sais, pas expérience que lorsque quelqu'un m'en veut, j'essaie de l'expliquer, de prendre le plus de responsabilité pour comprendre l'autre... Comment se fait-il que les autres ne fassent pas la même chose?

Aujourd'hui, je fais le constat d'être sur le podium des loosers.

Ça me fait penser à la fois où j'ai porté plainte au sujet d'un chien qui a couru envers moi et dont j'ai sauté dans un champs et je me suis cogné la tête pour le fuir et dont je suis encore invalide à cause de ça...  Il a suffit à ce type de jurer que c'était un chien pareil au sien qui était chez lui et que c'est ce chien qui a couru envers moi pour que ce type soit blanchi, le juge l'ayant crû.

Je ne sais pas comment les autres font pour qu'on les prenne au sérieux. Je ne sais pas comment on fait pour gagner sa cause, tout ce que je sais, c'est que je suis dans le monde des perdants. J'ai beau essayer de voir le soleil briller pour les autres, me demander comment ils font pour recevoir des rayons de soleil, moi, j'ai l'ombre et je suis sans engrais. Je me meurs.

La seule chose dont je suis contente, c'est que l'homme que j'aime ait accepté de vivre avec moi. C'est beaucoup, je sais. Mais j'aimerais tellement, au moins une fois dans ma vie, ressentir la victoire, ressentir la sensation  d'être crûe.

Ça vient de loin cette sensation. Très loin. Trop loin. Des coup de griffes dans mon coeur sont encore présents et sont ravivés par des personnes qui me sont chères.

Bien cher journal

Je sais que plusieurs personnes qui se disent mes amis ou qui disent vouloir mon bien-être me pensent chicannière, colérique et me faire dire ça me blesse. Oui, je sais que je ressens de la colère, bien sûr, mais je suis autant joyeuse qu'en colère mais ça, qui le voit? Seulement mes amis, les vrais. Je n'ai pas le gout d'écrire de belles phrases toutes faites, je n'ai pas le gout de faire croire aux autres que je suis dans la joie si je ne le suis pas, je n'ai pas le gout qu'on me voit que sous mon beau jour, je n'ai pas le gout de jouer à être au-dessus de mes affaires, j'ai juste envie qu'on me connaisse avec mes zones d'ombres et de lumière.

Je me sens triste ce matin. Triste parce que je sais qu'il y a des gens qui vont me dire à quel point je suis chicannière et que la preuve en est que c'est moi qui a voulu nuir à une osétopathe.

Triste, l'ais-je dit?