Y'en a qui l'ont, y'en a qui l'ont pas...

à mes chers neveux et nièces, mes chers biens-aimés

J'aimerais que vous me connaissiez telle que je suis. J'aimerais que vous sachiez comment votre Matante Bizzz pense. J'ai navigué sur la mer de la vie comme je le sentais. Je me sens seule sur mon radeau. J'ai toujours eu l'impression que je faisais les bonnes choses aux bons moments et c'est pourquoi je ne me posais pas trop de questions sur le sens de ma vie. Bon, ceux qui me connaissent ne croiront pas ce que je viens d'écrire: ne pas me poser de question est quelque chose que j'ai essayé de vous faire croire mais je sais que vous n'êtes pas dupes!

Hier, je parlais à quelqu'un que j'estime beaucoup. Et nous parlions de quelqu'un d'autre qui semble heureux dans l'âme. Et ce genre de monde-là n'a pas à verbaliser quoi que ce soit: ils «sont» et ne se sentent pas menacés d'être délogés de leurs places par quoi que ce soit. Et ce genre de monde-là, je les envie. J'admire et j'envie. J'envie leur sérénité tranquille sans pour autant être des simples d'esprit. C'est rendu vers la quarantaine que les cartes sont sur tables: en vieillissant, on s'extrapole, on devient ce qu'on est profondément dans l'âme.  Et là, je me sens à la jonction des chemins. 

J'ignore si la santé est vraiment reliée avec le psychisme ou non. Toutefois, je pense comme le psychiatre Crombez qui dit que la santé physique se balance avec la santé psychique. Certains trouveront le bien-être en étant malade, d'autres seront en santé autant physique que mentale et auront de l'énergie comme un individu devrait avoir.

J'aurais voulu être bonne dans quelque chose dans ma vie. C'est vraiment ce que j'aurais aimé. J'ai fait tout mon cours d'infirmière mais je ne me sentais pas à ma place. J'ai donc choisi de ne pas travailler dans ce domaine. Je n'ai pas été bonne en quoi que ce soit. Ne craignez pas! Je ne dis pas cela pour me dévaloriser: je le dis parce que je n'ai pas été exceptionnelle dans rien et c'est ce qui me chagrine.

Je suis malade, je dois l'avouer. Or, je ne sais pas quel mal m'enlève ma santé. Je manque d'énergie au point d'avoir perdu connaissance. Depuis, je suis étourdie. Je ne fais pas d'épilepsie, je viens de recevoir les résultats. Je devrais être contente mais à chaque fois que je reçois un résultat qui dit que je suis en forme, ça m'éloigne de trouver LE truc qui me rend malade et je commence à me décourager franchement.

Ce que je sais, c'est que ceux qui veulent me faire voir comment je devrais être, comment je devrais penser, ne se rendent pas compte qu'ils veulent tuer une partie de moi qui m'est chère. Et si il faut que je tue une partie de moi, je préfère mourir complètement. Je suis comme ça! Entière et contente de l'être.

Mais, aujourd'hui, je suis une Matante Bizzz entière et triste de me rendre compte que je ne suis peut-être qu'une plaignarde qui se cherche une maladie.