Être soigné de force

Mes biens chers neveux

Saviez-vous qu'ici, au Québec, vous pourriez être soigné de force? Eh oui, ça arrive.

Vous voulez mourir à la maison et vous acceptez de ne pas être soigné tout à fait comme à l'hopital avec les mesures extra-ordinaires de réanimation en voulant finir vos jours chez vous, entouré de ceux qui vous sont proches? Gare à vous!

Ici, il y a des biens pensants qui prendront soin de vous malgré vous et vous placeront, avec l'aide des juges, dans un Centre Hospitalier de Soins de Longue Durée (CHSLD) contre votre gré. Et là, vous mangerez mou, aurez une culotte d'incontinence qui sera changée quand la ligne bleue passera au vert et vous aurez des loisirs et de l'hygiène quand les autres le voudront bien.

Et si vous êtes mandataire légal de votre conjoint, c'est encore pire: pour défendre les droits de votre conjoint de vivre chez lui et à mourir tranquille chez lui, ça vous coutera entre 30 et 50 000$ d'avocat pour vous aider! Tout ce bel argent qui s'en va en fumée et dont votre conjoint ne bénéficiera pas en soins.

Dire que lorsque j'ai été à la comission sur «mourir dans la dignité», on racontait à qui voulaient bien l'entendre que déjà plein de mesures étaient légales, ce qui enlevait toute validité à demander de l'aide au suicide. On pouvait mourir de faim, refuser des soins...

Mais ce n'est que des racontars. Que de la poudre aux yeux pour encore une fois, mettre les gens à la portée de ceux qui se prennent pour dieu.

Mes biens chers neveux, j'ai honte de vous laisser une province aussi soumise. J'ai honte de voir qu'on doive se battre encore et encore pour pouvoir avoir une vie décente sans couter plus cher à l'état. 

Affectueusement, Matante Bizzz XXX