Désillusion
Bien cher journal
Je dois me rendre compte que je suis une idéaliste incorrigible. Pour moi, entendre une personne dire une chose est comme un contrat qui fait en sorte que je débute la relation avec cette personne en me disant que ce qu'elle dit est réel.
Bon, je suis confuse alors je donne un exemple:
Imaginons une personne qui parle de pardon mais qui ne pardonne pas... Je comprends que son raisonnement n'est que désir et qu'il n'est pas intégré. (Il faut dire que le pardon, pour moi, c'est une sorte de supériorité malsaine mais comme le pardon est à la mode, je prends cet exemple.)
Mais si cette personne vante les mérites du pardon, dit qu'il est important de pardonner, dit qu'elle est sensible quand les autres pardonnent, je dois au moins prendre en considération qu'elle veut pardonner, non?
Il en va de même avec la cohérence, la probité.
Si une personne dit une chose et en fait une autre, demande la cohérence chez les autres, remarque la probité d'autrui, je dois prendre en considération que la cohérence fait parti de cette personne... À moins que ce ne soit qu'un vague désir à atteindre!
Et quand je remarque qu'une personne qui met sur un pied d'estal la cohérence, la probité, que c'est sa pierre angulaire pour avoir confiance aux autres, quand arrive le tour à cette personne d'être cohérente mais que ce n'est pas le cas, je dois au moins remettre en question les agissements de cette personne...
Je pense que je n'ai pas la capacité d'être amie. Il m'arrive de remettre en question les gens selon leur propres critères. Et quand ils ne répondent pas à leur propres critères, je suis désinterressée par cette personne.
Récemment, j'ai préféré me tenir loin d'une personne que j'estimais. Je le dis et le répète, je n'ai pas la capacité d'être une amie, une vraie!
Et je discutais de ce que je vivais avec une personne et cette personne, d'une grande écoute, m'a dit ceci: «Je pense que tu as perdu tes illusions face à cette personne...»
Je n'ai rien dit. Je pense même que mon interlocutrice a pensé que je n'avais pas entendu mais j'ai bien réfléchi à ça et je pense que c'est ce qui m'est arrivé: j'ai été désillusionnée par une personne que j'avais mis sur un pied d'estal.
Et je ne regrette pas d'être désillusionnée et d'avoir agi comme je l'ai fait. Ce que je regrette, c'est d'avoir mis sur un pied d'estal une personne bien ordinaire.