le nombre absolu
Bien cher journal
Il ne fait plus de doute dans mon esprit que nous sommes dans une ère où l'on cherche à démontrer des choses avec des chiffres afin de dire que c'est «factuel».
Je prends en exemple les études. Bien des gens vont dire qu'on peut faire dire ce que l'on veut à des études mais qu'en est-il au juste?
Imaginons une étude qui porte sur le risque de développer un cancer des ovaires lorsqu'on fume. On dira que l'étude sérieuse en question démontrait hors de tout doute qu'il y a deux fois plus de risque de développer un cancer des ovaires si on fume versus si on ne fume pas. Mais dans le nombre absolu, il se peut fort bien que ce soit deux personnes sur mille qui vont être affectées par un cancer des ovaires pour une fumeuse.
Mais lorsque l'industrie pharmaceutique veut démontrer que tel truc (je prends un exemple des hormones estrogéniques) protège contre l'ostéoporose mais peut favoriser le développement du cancer aussi, on va prendre l'inverse: au lieu de dire que les femmes ont deux fois plus de chance de développer un cancer, on va dire que dans l'étude, en nombre absolu sur 10 000 femmes, il y aura 8 femmes qui auront le cancer à cause de cette hormone.
Autrement dit, quand ça fait l'affaire des pharmaceutique de présenter le même nombre de gens qui auront des problèmes, on parle de pourcentage et quand ça fait l'affaire de parler de personnes, on donne le nombre de gens qui pourraient peut-être être affectés.
À mon avis, je trouve que ce genre de comportement est de la fraude intellectuelle. On ne peut pas prendre ce qui fait notre affaire sur une base et prendre une autre chose sur une autre base quand ça fait pas notre affaire.