réflexion à moi-même...
Il m'arrive de voir des gens qui ont survécu à de terribles maladies mortelles. Dans les films, c'est la même chose: la valorisation des gens qui ont survécu. Je ne sais, pas, je vais être confuse mais j'ai l'impression que c'est une attitude malsaine. Et je vais me dire pourquoi.
Ça m'est tombé dans la face cette semaine en lisant un livre: «Que Freud me pardonne». Excellent livre du Dr Jacques Voyer. Ce type s'est fracturé la colonne cervicale en plongeant dans une piscine. Il est devenu quand même psychiatre malgré sa quadriplégie. La société québecoise peut se réjouir de ce gain car il devait être un super psychiatre.
Mais ce type recevait comme message qu'il était brave de vivre avec ce handicap. Brave... brave de quoi?
Soit on vit, soit on meurt par choix, soit on meurt par maladie... Où est la bravoure dans tout ça?
C'est comme quand j'entends les gens dire: «il combat le cancer». Comme si armes et déloyauté seraient de mise dans ce soi-disant combat... Combattre quoi???
Toujours est-il que le message inconscient passe mais ne passe pas dans le bon sens: ceux qui on soif d'admiration iront peut-être jusqu'à se détruire inconsciemment afin de récolter un peu, juste un peu d'admiration des autres. Ce sera la seule manière d'avoir de l'estime des autres.
Estime payée à très fort prix. Estime où la personne est la grande perdante face à elle-même.
J'imagine (et je l'ai souvent observé) des gens se donner des misères afin de les surmonter. Je trouve cette attitude tellement triste.
Je pense qu'il faut être pauvre en estime de soi pour vivre de cette façon. Les épreuves arrivent trop souvent, pourquoi s'en créer d'autres par soi-même inconsciemment?
Pourquoi?
Parce qu'est la seule manière de survivre pour ces gens-là. La seule manière de se sentir vivant.
Je sympathise avec eux et je leur souhaite de trouver une raison d'être qui leur sera meilleure.