après un décès

Aux funérailles de mon frère, j'enterrais un inconnu. Je n'en revenais pas de voir à quel point ses amis le voyaient différemment de moi. J'aurais aimé connaitre l'autre personne, celle que ses amis chérissait.  Il arrive que les gardes psychologiques soient inatteignables, trop bien gardées dans l'idée d'être parfait et invulnérable. C'est mon cas. C'était aussi celui de mon frère. C'est triste, je sais! Mais c'est ainsi.

Toujours est-il qu'au décès de mon frère, j'ai voulu que mes neveux et nièces me connaissent. En fait, tous ceux qui ont envie de voir une facette de mon petit moi-même avec un égo démesuré. 

Alors, j'ai créé mon blog qui parle de vie, de mort, d'indignation, de joie... Un genre de testament psychologique. Dans le but ultime de me faire connaitre, oui mais aussi afin que ceux qui sont capables de comprendre comment fonctionne l'humain ne tombent pas dans des facilités à courte vue qui empêcheraient d'aller là où leur vie serait la plus magnifique possible.

Quand mon père est mort, ça a été pareil. J'ai vu une autre personne. Un de mes frères m'a fait voir à quel point ses mains étaient grandes. Ce frère m'a raconté qu'une fois, papa a pris un veau par une seule main et l'a accoté au mur d'un geste assuré. «Le plus fort, c'est mon père», c'était vrai de vrai dans son cas! Quand le médecin a ouvert ses yeux pour confirmer son décès, je n'avais jamais vu la couleur de ses yeux.

Je ne sais pas si un jour j'aurai la sagesse de voir les gens tels qu'ils sont, je ne sais pas si un jour j'aurai la sagesse d'accepter les autres.  Tout ce que je sais, c'est que lorsqu'ils sont partis, je suis triste de me voir, encore une fois, prise par l'absence de ce que j'aurais dû voir dans l'autre à savoir son désir d'aimer et d'être aimé un peu. Tout ça m'échappe encore!

Voilà, c'est pourquoi j'ai fait mon beau blog: pour qu'on se connaisse un peu plus, un peu mieux!