Menace de suicide

Mes biens chers neveux

Comment vous dire... l'art de manipuler l'autre est d'essayer de le retenir par le moyen le plus stratégique.  À partir du moment où l'autre ressent votre faiblesse, il sautera dans cette faille à deux pieds joints et vous, vous n'y verrai que du feu!
 

De cette idée, vraiment trop exploitée mais ô combien efficace,  l'idée de dire à l'autre: «Si tu me quittes, je vais me suicider!»

Les gestes, les paroles, les sensations seront convaincantes. Et peut-être n'est-ce pas du bluff? Qui sait?  Et vous, biens chers neveux, vous vous sentirez responsable du bonheur de l'autre.

Responsable du bonheur de l'autre ou est-ce la recherche de contrôler l'autre qui vous échappe? 

C'est souvent douloureux d'imaginer que celui qu'on aime va aller se suicider. Comment venir en aide à quelqu'un qui veut mettre fin à ses jours?

Pour ma part, dès que quelqu'un me dit qu'il «va» se suicider, j'appelle la police. Si, par ce discours cette personne voulait me faire chanter, elle comprendra assez vite que je peux changer le cour de ce chantage. Si cette personne veut le faire réellement, j'ai besoin de la police pour maitriser l'autre.

Je réagis assez mal aux gens qui font du chantage émotif. 

Comments

[Matante Bizzz]

Oui et non... je veux dire que j'ai eu du monde proche, très proche de moi, qui prennaient ce genre de stratégie. Au début, oui, j'étais impressionnable mais est venu un temps où je me suis dit que j'étais incapable de me multiplier pour soulager les souffrances intérieures des autres. Alors je me suis demandé pourquoi je réagissais si émotivement. J'ai voulu quitter ce monde-là mais, Ô malheur, ceux que je cotoyais avaient un petit quelque chose de connu. C'est alors là que j'ai décidé de retrouver ceux qui m'avaient habitué à ce genre de menace... et j'ai compris bien des choses par observation et j'ai changé de stratégie pour contrer ce genre de dynamique. C'est alors que j'ai vu des changements.



Je ne comprends pas comment il se fait que socialement le message ne passe pas. Comment se fait-il que les jeunes filles soient aussi manipulables? Je ne le comprends pas...



Hélène, tu m'as fait revivre un moment quand tu dis «rebelle, délinquants, marginaux...» j'étais ça pour du monde dont je cherchais de l'approbation. J'avais tellement mal d'être traitée comme une malade mentale (je ne dis pas que je ne le suis pas...) mais d'être traitée comme tel m'a fait mal.

[Hélène]

C'est drôle mais quand je lis ça je pense tellement mais tellement à ma mère! Toute ma jeunesse elle me disait: Si tu fais ça je serai tellement contente ! Si tu fais ce que je te dis comme je le veux sans chialer je serai tellement heureuse! Si tu réussis bien à l'école et que tu as de beaux bulletins je serai tellement fière! Si tu as un beau métier et gagne bien ta vie, je serai tellement fière aussi!



En fait je me sentais tout à fait responsable du bonheur de mes parents! Leurs gestes, leurs paroles et leur façon de me regarder étaient tellement convaincants! Mais quelle drôle d'idée j'étais une enfant non? Donc adulte c'est normal d'agir à l'opposé qu'on nous a habitué de réagir non? Mais ceux-là on les dit: rebelles, délinquants, marginaux... Ouf ça c'est dur à supporter ! Hhihihiiih



Tu sais ma belle Lisette, le chantage émotif est la stratégie de base des parents! Normal qu'on en soit imbibée rendue adulte! qu'en penses-tu?