le besoin de croire...

Mes biens chers neveux

Je suis athée, je le suis devenue. Ça a été une traversée remplie de besoins. Je suis née croyante. Disons que dieu avait une grande place dans la maison. Nous disions le chapelet en famille. Dieu était présent pour aider mes parents à traverser les épreuves de la vie. J'ai été croyante sincèrement. Plusieurs choses sont passées par la religion. Des bonnes et des moins bonnes. En fait, ce qui serait juste de dire, serait de faire croire que les gens qui ne croient pas n'ont pas de morale. Comme si un athée devient un méchant... Je pense que c'est important pour un croyant de penser cela sinon il deviendrait sans repère.

Toujours est-il que j'ai été croyante longtemps.

Un jour, je demandais à dieu de me montrer ce que je devais faire... Aucune réponse... J'ai voulu me pendre. J'ai mis la corde autour de mon cou et j'ai imploré dieu de se montrer, de me dire quoi faire. Rien! Aucunes réponses...

Je ne me suis pas pendue cette journée-là, j'ai pleuré comme je n'avais jamais pleuré.

J'ai commencé à imaginer que dieu n'existait peut-être pas...

Et mon père est mort.

J'ai eu besoin de penser que dieu existait parce que mon père était un homme malheureux, un homme aigri. J'avais besoin de croire que son âme allait retrouver dieu avec l'amour et le bien-être qu'il méritait.

Mais par la suite, je dirais deux ans plus tard, je suis devenue vraiment athée. Au début, je me disais que dieu n'existait pas et que ça valait mieux que l'enfer, mieux que de savoir que ce vieux bouc de dieu fasse des choses méchantes...

Et je me suis rendue compte que d'être athée de cette manière n'était pour moi qu'une forme de croyance. Si j'ai besoin de croire que dieu n'existe pas «parce que» dieu serait méchant s'il existait, révèle un besoin de croire... une forme de croyance par la négative.

Tranquillement, j'ai compris que je n'avais plus besoin de croire. Existe-t-il? N'existe-t-il pas? Je m'en fout!

Ça ne change rien à ma vie qu'il existe ou non.

Et mon frère est mort... Je n'ai pas ressenti le besoin de croire... On meurt et il n'y a rien après.

Et là, je suis fière de moi.

Et j'observe les croyants qui ont besoin de leur repère divin, karmique, bla-blateuse du genre «si tu envoie un truc dans l'Univers, il te revient...»

Et je me souris de me savoir dégagée de tout ça!

Comments

[Matante Bizzz]

Wawww Croire en la beauté des choses... j'aime! Beau texte, Appassionata! :)

[Appassionata]

Le fait de penser aux personnes disparues les fait vivre après la mort; ils s'éteignent plus doucement. Mais, même la pierre est polie par le vent, alors nous, plus tendres, comment serions-nous éternels?

Je ne crois pas en Dieu mais en la beauté des choses.